Abandon d'enfant affamé

Avant de me lancer dans le récit qui constituera le coeur de ce post, quelques mots sur la raréfaction de mes interventions blogesques : la semaine dernière, Silas a lancé une nouvelle mode, celle des dodos rikiki, à savoir pas plus de deux minutes de sommeil d'affilée la journée (heureusement, la nuit n'a pas encore suivi la tendance et je croise les doigts pour que ça n'arrive jamais !). Soit, me direz-vous, rien d'insurmontable là-dedans mais quand on pense qu'un bébé qui ne dort pas beaucoup est fatigué, qu'un bébé fatigué est grognon (euphémisme), qu'un bébé grognon réclame haut et fort des trucs qu'on ne comprend pas ou qu'on ne peut pas lui donner parce que ça n'existe pas et qu'au final, le seul endroit où il accepte à peu près de rester sans hurler est "mes bras", vous comprendrez aisément mon silence involontairement prolongé (ainsi que le triplage de volume de mon biceps gauche...) Enfin bref, le week end a heureusement été beaucoup plus calme mais je n'ai pas été plus disponible pour autant puisque, ça y est, on se lance enfin dans la recherche d'une maison à nous (youpi youpi !) et que ça prend pas mal de temps, mine de rien ! Bon, voilà, vous savez tout... J'en reviens à mon sujet du jour : jeudi dernier, j'avais rendez-vous avec mon gynéco préféré pour la visite postnatale (que je ne vous raconterai pas ici, soyez rassurés mais qui s'est très bien passée, soyez rassurés aussi !). Après de très très longues hésitations, j'ai fini par me décider à y aller sans Silas et en maman très consciencieuse mais n'ayant pas encore le matériel pour laisser auprès du petiot de quoi le nourrir en mon absence (à mon avis, c'est inconsciemment volontaire mais bon, on en reparlera plus tard...), je le nourris juste avant de partir, me disant qu'il tiendra jusqu'à mon retour. Ce qui (et là, paf, coup de théâtre, car vu le sujet, vous pensez tous qu'il a réclamé avant mon retour !) n'a pas loupé et j'ai retrouvé mon mini-moi tout souriant dans les bras de ma maman à moi. Alors, me direz-vous ? Eh bien, cette toute première séparation (d'une heure en tout et pour tout) ayant été couronnée d'un franc succès, je me suis dit que j'allais pouvoir la renouveler encore plus facilement le lendemain, pour honorer mon rendez-vous chez l'ophtalmo, dont le cabinet se situe à 127 mètres à tout casser de chez nous. Me voilà donc, laissant à nouveau mon petit à sa mamie, me disant "il a mangé il y a à peine une heure, j'en ai pour à peine une demie-heure, tout va bien se passer". J'arrive donc, l'esprit (presque) en paix chez l'ophtalmo et, après 3/4 d'heure d'attente où j'ai appelé plusieurs fois la mamie pour savoir si tout allait, vient enfin mon tour. À peine installée au milieu des instruments de torture, je commence à entendre de tous petits mais insistants miaulements de faim : je me dis tout d'abord que mon imagination me joue des tours et que mon instinct maternel influence mon ouïe pour me faire comprendre que je suis attendue de toute urgence à la maison. Mais je m'aperçois rapidement que les miaulements sont bel et bien réels et m'enquéris (est-ce bien français ?) auprès de l'ophtalmo de leur origine : en fait, la dame a recueilli une portée de chatons abandonnés (non sevrés) par leur mère et qu'elle nourrit au biberon toutes les 3 heures, jour et nuit ! Et la voilà me racontant sa vie tandis que dans mon esprit, déjà hanté par l'idée que mon chaton à moi puisse être en train de mourir de faim, tournoyaient les miaulements désespérés d'autres bébés abandonnés à leur sort... À mon retour à la maison, Silas hurlait cette fois et le lendemain, nous sommes allés acheter un biberon pour mes prochaines absences...

Comments

[Stephanie]

Kat, Maya aussi faisait des micro siestes etant 'petit' bebe (elle n'a jamais ete vraiment petite) ce qui ne l'a jamais empechee de dormir la nuit. Et vers 6-8 mois elle faisait les memes siestes que les autres bebes!