Sniff...
J'aurais pas cru, en y venant pour la première fois, que ça me ferait un pincement au coeur de me dire qu'on n'y viendrait plus de sitôt...
J'aurais pas cru que ça me rendrait tristoune de dire un "au revoir" plus prononcé que d'habitude à Christiane, ni qu'elle serait toute émotionnée comme ça...
À vrai dire, j'aurais même pas cru, au début, que des habitudes se feraient autour de ce lieu et de ses âmes...
Et Monique qui était même pas là pour qu'on lui dise cet "au revoir" plus prononcé ni pour qu'on la remercie pour sa gentillesse et ses comptines qui ont tant compté pour Silas...
Et puis voilà, ce matin, c'était la dernière fois avant longtemps* que j'allais chercher Silas à la halte-garderie des P'tits calins : demain, nous allons visiter l'école et rencontrer la maîtresse à qui je vais confier mon trésor lunaire** à partir de la rentrée de janvier...
Je voudrais trouver une manière de le dire plus jolie mais il n'y a rien qui me vient qui soit plus approprié à mes sentiments du moment que "j'ai les boules..."
Alors, sachez-le, j'ai les méga-boules !
* Silas y est déjà attendu, avec joie apparemment, dès que sa maîtresse sera malade...
** D'après Christine, Silas risque de faire s'arracher les cheveux à la maîtresse - quand elle ne sera pas malade - tant il est rêveur : à la garderie, il ne joue pas beaucoup, il regarde son monde, se promène et chante, chante, chante... Lors des activités manuelles, il n'est pas simple de capter son attention, tant celle-ci semble attirée par d'autres sphères... Enfin bref, entre les séparations du matin toujours longues (avec papa) et accompagnées de pleurs (avec maman), les difficultés silasiennes à être bien au contact d'enfants de son âge et à ne pas se laisser marcher sur les pieds, et son côté lunaire très prononcé, ça risque d'être quelque chose, cette rentrée... En attendant, on prépare Silas comme on peut (on a dévalisé la bibliothèque municipale de Denain en livres sur l'école et le Père Noël en apporte un ou deux également dans sa hotte, on passe régulièrement devant l'école, etc.) et on essaie de pas lui faire trop ressentir notre propre angoisse et nos propres incertitudes quant à l'intérêt de la chose... (Je rappelle ici que nous scolarisons Silas maintenant pour profiter de circonstances a priori favorables à sa découverte de l'école dans de bonnes conditions : effectifs très réduits (13 élèves dans la classe alors que l'an prochain, une classe devrait être supprimée et qu'ils seront une trentaine dans la classe) et entrée en cours d'année avec des "camarades" déjà habitués qui ne pleureront pas, voire, l'aideront à passer le cap...)
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